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La soprano russe marque son retour en nous présentant un opus réunissant quelques-uns des plus grands airs de l'opéra italien. Le disque est articulé d'héroïnes tragiques, voire ténébreuses de l'opéra dont Un bel di vedremo de Puccini, chanté par Madame Butterfly ou encore Sola, perduta, abbandonata ! de Manon Lescaut. L'artiste apporte également des couleurs merveilleusement luxuriantes à Ritorna vincitor !.... Numi, pietàdel mio soffrir ! d'Aïda de Verdi.

Paris, début du XXe siècle : un compositeur russe encore méconnurévolutionne en l'espace de trois ballets la musique de son époque. Avec L'Oiseau de feu et Petrouchka, et bien sûr Le Sacre du printemps, Stravinsky dynamite l'orchestre romantique pour l'emporter vers des espaces littéralement inouïs. Etant parmi les tout premiers à interpréter ces oeuvres sur les instruments qui les ont vu naître, François-Xavier Roth et Les Siècles ont initié une redécouverte en profondeur de ces pages fondatrices, permettant à l'auditeur d'aujourd'hui d'en goûter pleinement l'audace et la puissance âpre et sauvage.

Héritières d'une longue tradition musicale (l'ombre de Bach plane, comme retentissent les échos de l'école de luth anglaise de Dowland), les Suites pour violoncelle seul de Benjamin Britten sont incontestablement un monument de la littérature pour violoncelle. Elève de Mark Drobinsky, lui-même disciple de Mstistlav Rostropovitch, qui fut l'inspirateur et le dédicataire des trois Suites, Guillaume Martigné rend ici hommage à ses illustres prédécesseurs. Membre du Quatuor Psophos depuis 2010, Guillaume Martigné se produit dans le monde entier. Il joue un superbe violoncelle Rogeri de 1690.

Concerti all'arrabbiata : chaud devant ! Si au XVIIe siècle l'Italie était une grande consommatrice de piment, c'est aussi le berceau d'une musique baroque virtuose et explosive. Les concertos de Platti, Vivaldi ou Geminiani en sont les parfaits exemples, avec leurs bourdonnements furieux aux cordes ou leurs bois véloces. Ils n'ont pas manqué d'inspirer leurs confrères allemands, dont Telemann, avec son concerto pour deux cors téméraires et la Grillen-Symphonie. Gottfried van der Goltz et les musiciens Freiburger Barockorchester en proposent une version tout feu tout flamme.

'La symphonie alpestre' de Strauss ne figurait pas par hasard au programme de mon 1er concert de directeur musical à la tête de l'Orchestre de l'Opéra National de Paris : cette mise en musique d'une journée passée sur les hauteurs marque bien le début d'un voyage. Cette oeuvre grandiose résume tout l'art de l'orchestre occidental.'(Philippe Jordan)

De disque en disque, Claire Désert poursuit son exploration de l'oeuvre de Schumann. Centré autour du genre de la variation, cet opus dévoile les multiples et insaisissables humeurs, tel un carnet intime du compositeur. D'un hommage à Beethoven jusqu'aux ultimes variations composées juste avant de se couler dans le Rhin, c'est tout le romantisme, ses brisures et ses idéaux, que chante le piano de Schumann.

De nouvelles formes pour une nouvelle esthétique, c'est tout l'enjeu des deux oeuvres proposées ici. Dans Les nuits d'été, Berlioz invente, bien avant Mahler ou Ravel, la mélodie avec orchestre, dans l'autre, il expérimente le genre du poème symphonique pour grand orchestre avec soliste. Deux interprétations sur instruments anciens que proposent Les Siècles, Tabea Zimmermann et François-Xavier Roth avec le choix, plus rare, du timbre masculin de Stéphane Degout dans les mélodies. Rien de commun.

Né de la rencontre des Chanteurs d'Oiseaux, Jean Boucault et Johnny Rasse, de la pianiste Shani Diluka et de la violoniste Geneviève Laurenceau, ce quatuor unique au monde révèle à travers ce disque le lien ineffable et essentiel qui a toujours uni la musique aux chants des oiseaux. L'oiseau, source d'inspiration inépuisable depuis toujours, vecteur de poésie, symbole de liberté, par son chant à la variation infinie, offre un nouveau regard sur les plus grands compositeurs. Faisant écho à Mozart, Casals, Schumann, Saint-Saëns, Grieg, Messiaen, Tchaïkovski et bien d'autres... Rossignols, pinsons, fauvettes et merles se mettent au diapason pour créer la "Symphonie des oiseaux".

Un projet original - musical avant tout, qui se trouve à la croisée de la peinture, de la littérature et du théâtre : la compositrice française Graciane Finzi a imaginé huit tableaux orchestraux inspirés de tableaux d'Edward Hopper, sur lesquels se posent des textes du poète français Claude Esteban, et récités par Natalie Dessay. Accompagnée du Paris Mozart Orchestra dirigé par Claire Gibault, et par des sommités du jazz, la cantatrice nous invite à un voyage musical au coeur de l'Amérique profonde.

Antoine Tamestit et son complice Masato Suzuki, chef principal du Bach Collegium Japan, se sont immergés dans les trois sonates pour viole de gambe et clavecin de Bach. Point de viole ici mais un alto. Point de transcription non plus, puisque l'alto joue les mêmes notes que la viole. Une lecture nouvelle de ces chefs-d'oeuvre trop rarement joués !

" Nadia Anjuman (1980-2005) était une poète afghane qui écrivait pendant une période de troubles. En 1995, lorsque les talibans ont pris Herat, sa ville natale, les libertés des femmes ont été considérablement réduites. Étudiante douée, Nadia fait face à un avenir sans espoir d'éducation. Avec d'autres femmes, elle a fréquenté un cercle éducatif clandestin appelé Golden Needle Sewing School. Réunies sous couvert d'apprentissage de la couture, les rencontres étaient en fait des discussions sur la littérature avec des professeurs d'Herat. Le projet était dangereux : s'il était attrapé, la punition pouvait être l'emprisonnement, la torture ou la pendaison. Nadia avait 21 ans lorsque les talibans ont été chassés. Tout en obtenant son diplôme en littérature, elle publie son premier livre de poésie. Elle s'est mariée dans une famille qui pensait que, depuis qu'elle était une femme, écrire déshonorait leur réputation. Pourtant, elle continue à écrire. À l'âge de 25 ans, elle a été battue à mort par son mari. Les cinq poèmes que j'ai choisis sont très variés et couvrent des émotions extrêmes : de l'amour ; prendre plaisir à être poète; désespérer de son manque de liberté; et même l'envie de se mettre fin à ses jours. Le poème d'ouverture Turmoil est une étonnante volte-face, commençant par un chant d'amour pour la solitude et la beauté de la nuit, puis un désir ardent de se libérer des contraintes de la terre et d'être uni à Dieu. Il se termine par un plaidoyer passionné pour le pouvoir de sa propre poésie pour la sauver. La musique démarre avec hésitation, incertaine - le motif semble avoir peur d'aller plus loin, même s'il deviendra le motif unificateur de toute la chanson. Les explosions angulaires cèdent la place à des lignes vocales et de cordes plus douces et plus lyriques à mesure que le printemps est évoqué, avec un alto solo émergeant du groupe et reliant la chanteuse aux chansons qu'elle chantait autrefois. La musique surgit de son espoir de "quitter cette solitude et chanter de joie". À pleine intensité, entourée de cordes chatoyantes, la soprano affirme la détermination de la poète à crier sa vérité." --- Richard Blackford ---.

Avec cet album, Pierre Génisson honore l'héritage du "King of Swing" et de ses succès planétaires : Benny Goodman. À la fois compositeur et chef d'orchestre, le clarinettiste natif de Chicago et chéri du public partagea toute sa carrière entre jazz et musique classique. C'est lui qui, le premier, ouvrit les portes du monumental Carnegie Hall - temple de la musique classique - au jazz et aux musiciens noirs, à l'occasion d'un concert légendaire en 1938. Si ses interprétations des standards du jazz sont passées à la postérité, son apport à la musique savante de son temps fut tout aussi considérable : il s'illustra ainsi dans le Concerto d'Aaron Copland, le Prelude, Fugue and Riffs de Leonard Bernstein ou encore l'Ebony Concerto de Stravinsky. En réunissant sur ce disque ces oeuvres emblématiques et des tubes indétrônables tels que "Sweet Georgia Brown" ou l'irrésistible "Sing, sing, sing", Pierre Génisson fait briller la légende de son illustre prédécesseur et offre, aux côtés des musiciens survoltés du BBC Concert Orchestra, une magistrale démonstration de son talent.

Sur le modèle que constitue pour eux la référence signée Josef Suk et Julius Katchen, Amaury Coeytaux (premier violon du Quatuor Modigliani) et Geoffroy Couteau offrent de ces chefs-d'oeuvre une version d'une grande plénitude sonore à travers une expression intense et pudique à la fois. En complément des trois sonates, les deux interprètes ont ajouté l'attachant Scherzo extrait de la Sonate F-A-E composée à six mains par Schumann, Brahms et Dietrich à l'attention de leur ami, l'immense violoniste Joseph Joachim. Une oeuvre de jeunesse qui contient en germe la poésie farouche et lyrique de Brahms

Le trio est le genre parfait pour la confidence et la nostalgie : avec le Trio Les Esprits il devient un moment de grâce. Ce dernier réunit trois des meilleurs musiciens du moment avec Adam Laloum au piano, Victor Julien Laferrière au violoncelle et Mi-Sa Yang au violon.