Chien Pourri a des envies de nature, de grand air, et puis il veut voir « la vache qui rit » en vrai. Cela tombe bien, une fillette nommée Petite Poucette, logée dans une ferme, vient d’atterrir dans leur poubelle. Elle essaie de réparer sa poussette avant de repartir à la Superfermette des Poulets Mille-Pattes, où le propriétaire, un Géant vert, doit l’attendre de pied ferme. Chien Pourri et Chaplapla vont donc la suivre, et retrouver d’ailleurs leurs amis le basset à petit manteau et le caniche à frange, en vacances avec leur maman.
L’univers fermier est quasi-carcéral, sans compter les canettes de pesticide qui traînent un peu partout. Mais Chien Pourri découvre une fois de plus son environnement avec une naïveté confondante, et les scénettes absurdes s’enchaînent : vente de boîtes de conserve, cochon d’Inde en goguette, tentative de fuite des animaux, concours agricoleà Notre brave toutou gagne le concours sans même s’en rendre compte. Tout finira donc bien, à la fois pour les enfants esclaves (Petite Poucette avait un frère) et pour les animaux. Chien Pourri et Chaplapla ont toutefois hâte de retrouver leur poubelleà
Colas Gutman n’a pas choisi la tendresse avec cette histoire très actuelle : agriculture intensive et polluante, maltraitance des animaux (les « produits ») entassés, et comme souvent dans la série des enfants abandonnés, malheureux. Effectivement, il faut bien toute l’énergie d’un Chien Pourri û Chaplapla reste relativement en retrait û pour renverser la situation et repartir sur une voie plus durable. Le roman se lit avec une attention sautillante d’un événement à l’autre, l’ensemble paraissant complètement désuni alors qu’il tend en fait à un seul objectif : rendre le monde meilleurà